La production pétrolière libyenne est en chute libre, avec une perte de plus de 700 000 barils par jour, marquant une des baisses les plus significatives depuis des années. Ce ralentissement, qui concerne plus de la moitié de la production nationale, est directement lié à un conflit politique sur le contrôle de la Banque centrale et des revenus pétroliers. Ce différend, opposant les factions rivales de l’est et de l’ouest, fait craindre un retour à l’instabilité pour ce pays producteur de pétrole.
Les champs pétroliers gérés par Waha Oil Company, affiliée à la National Oil Corporation, ont vu leur production chuter à 150 000 barils par jour, bien en deçà des 280 000 précédents. Cette baisse devrait se poursuivre, selon des sources internes. De plus, d’autres champs, notamment ceux de Sharara, Sarir, et Amal, sont également touchés, entraînant une perte quotidienne globale de production estimée à 700 000 barils.
Le cabinet Rapidan Energy Group avertit que ces pertes pourraient atteindre entre 900 000 et 1 million de barils par jour et durer plusieurs semaines, ajoutant une pression supplémentaire sur les marchés pétroliers mondiaux.
Cette crise intervient dans un contexte où les factions de l’est de la Libye ont décidé de maintenir l’arrêt de la production jusqu’à ce que le gouverneur central de la Banque, Sadiq al-Kabir, soit rétabli à son poste. La décision de son éviction, annoncée le 18 août par le Conseil présidentiel, a été vivement contestée par les forces politiques de l’est, notamment par le commandant Khalifa Haftar.
La Libye, membre clé de l’OPEP, traverse une période de stabilité relative depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Cependant, le spectre de la division entre l’est et l’ouest, remontant à 2014, continue de planer sur le pays. Les blocages pétroliers, souvent utilisés comme armes politiques, sont devenus monnaie courante, prolongeant l’incertitude dans ce pays riche en ressources naturelles.