La Corée du Sud est plongée dans une crise politique sans précédent après la destitution, vendredi 23 décembre, du président par intérim Han Duck-soo, à peine deux semaines après la suspension des pouvoirs du président Yoon Suk Yeol. Ce nouvel épisode, marqué par un vote houleux au Parlement, souligne l’instabilité croissante qui frappe l’un des plus grands succès démocratiques d’Asie.
Avec 192 voix sur 300, le Parlement, dominé par l’opposition, a voté la destitution de Han Duck-soo, suscitant des scènes de chaos où les membres du parti au pouvoir ont dénoncé une « tyrannie parlementaire ». En réaction, Han a déclaré respecter la décision tout en attendant l’issue d’un examen constitutionnel.
Le ministre des Finances, Choi Sang-mok, assume désormais les fonctions de président par intérim, dans un contexte politique et économique de plus en plus tendu. Alors que le won sud-coréen continue de chuter, les analystes expriment leur inquiétude face à une potentielle crise économique comparable à celle de la fin des années 1990.
Cette instabilité découle de la déclaration controversée de la loi martiale par Yoon Suk Yeol le 3 décembre. Bien que l’ordre ait été rapidement annulé après un vote parlementaire, il a suffi à plonger le pays dans une tourmente politique. La Cour constitutionnelle, qui a entamé vendredi l’examen de la destitution de Yoon, devra statuer d’ici 180 jours, avec une prochaine audience prévue pour le 3 janvier.
Cette crise, la pire depuis 1987, met à l’épreuve la résilience démocratique de la Corée du Sud. Alors que les incertitudes s’accumulent, une nouvelle élection présidentielle pourrait être nécessaire si la destitution de Yoon est confirmée.