Face à une crise humanitaire d’une ampleur inédite, l’Égypte propose un plan ambitieux de reconstruction de Gaza, tout en appelant à une solution politique durable au conflit israélo-palestinien. Depuis plus de 16 mois, les Palestiniens de Gaza subissent des conditions dramatiques : près de 2 millions de personnes déplacées, des infrastructures essentielles détruites, et un bilan humain catastrophique. La guerre, loin de se limiter à une confrontation militaire, a anéanti l’économie locale et aggravé la détresse des civils.
Dans ce contexte, l’Égypte propose un programme de reconstruction en trois phases, s’étalant de 2025 à 2030. La première étape, sur six mois, vise à fournir un abri temporaire à 1,2 million de Palestiniens et à entamer le déblaiement des décombres. Les deux phases suivantes porteront sur la reconstruction massive : 400 000 logements, infrastructures routières, écoles, hôpitaux, ports et aéroports, afin de relancer l’économie et attirer les investissements internationaux.
Ce projet, soutenu par 22 États arabes, nécessite un effort collectif mondial. Une conférence internationale sous l’égide de l’ONU est prévue pour mobiliser les financements nécessaires, estimés à 53 milliards de dollars. Parallèlement, un comité palestinien indépendant sera chargé de gérer Gaza pendant la transition, excluant toute domination politique d’une faction. Mais au-delà de l’urgence humanitaire, Le Caire plaide pour une solution politique globale. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, insiste sur l’importance de parvenir à une paix durable, avec la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967. Il exhorte la communauté internationale à soutenir une issue qui garantirait enfin aux Palestiniens une existence fondée sur l’espoir et la stabilité.
À travers ce plan, l’Égypte cherche à éviter un nouvel exode forcé des Palestiniens et à stabiliser durablement la région. Mais pour cela, un engagement international fort sera indispensable.