Les travailleurs en Guinée ont lancé une grève nationale lundi, provoquant la fermeture d’entreprises et perturbant les opérations dans l’ensemble du secteur minier. Leurs revendications incluent des salaires plus élevés, la levée des restrictions sur l’accès à l’Internet et la libération d’un dirigeant syndical détenu.
Dans la capitale Conakry, les rues étaient majoritairement vides, les banques fermées et les marchés déserts. Les forces de sécurité ont été déployées aux principaux carrefours routiers pour maintenir l’ordre.
Le gouvernement actuel, issu d’une junte militaire qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2021, n’a pas immédiatement réagi à la situation. Cette junte a réprimé violemment les manifestations antigouvernementales ces dernières années.
Un haut responsable d’une société minière, préférant rester anonyme, a déclaré que de nombreux travailleurs se sont abstenus de travailler et que certaines mines fonctionnaient avec un personnel réduit.
La Guinée est le deuxième producteur mondial de bauxite. Les négociants ont signalé une hausse des prix de l’alumine en Chine en raison de la grève, bien que l’impact soit actuellement limité en raison des stocks chinois de bauxite.
Un autre haut responsable d’une société minière, également anonyme, a décrit la situation comme intenable, affirmant que toutes les activités étaient à l’arrêt.
Le Mouvement syndical guinéen, regroupant plusieurs syndicats de travailleurs, a annoncé la grève générale dans un communiqué la semaine dernière, affirmant qu’elle serait de durée indéterminée et toucherait les secteurs public, privé et informel.
Les revendications du mouvement syndical comprennent la libération du secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, Sekou Jamal Pendessa, actuellement détenu, ainsi que la baisse des prix des denrées alimentaires, la levée des restrictions sur Internet et l’application de l’accord salarial conclu avec le gouvernement en novembre.
Lancenet Condé, un habitant de Conakry, a déclaré que la ville était complètement paralysée et a appelé les syndicats et la junte à reprendre les négociations.
Le mouvement syndical a annoncé dans un communiqué lundi après-midi, à l’issue d’une réunion avec les chefs religieux, qu’il maintiendrait la grève jusqu’à ce que ses revendications soient satisfaites.