Les violences à Port-au-Prince entraînent des perturbations de la connectivité internationale à Haïti, avec des affrontements violents dans la capitale ayant gravement endommagé les infrastructures de communication. Ces troubles surviennent alors qu’un chef de gang de premier plan cherche à renverser le Premier ministre, Ariel Henri, et ont également conduit à une évasion massive de détenus de la principale prison du pays.
Maarten Boute, président de Digicel, l’un des principaux fournisseurs de télécommunications en Haïti, a signalé que les lignes ont été sérieusement affectées après plusieurs jours de violences dans certaines parties de la capitale. Les équipes sur le terrain travaillent pour sécuriser les zones endommagées afin de permettre les réparations, mais les appels téléphoniques locaux restent possibles malgré les interruptions.
Les tensions se sont exacerbées ces derniers jours suite aux appels du chef de gang Jimmy Cherizier, un ancien officier de police, incitant les groupes criminels à s’unir pour renverser le gouvernement. Cherizier, qui fait face à des sanctions internationales, a mobilisé des groupes armés qui ont attaqué la plus grande prison du pays samedi soir, défiant les forces de police locales.
Un détenu non identifié a témoigné à Reuters que les barrières des cellules étaient brisées et qu’il était l’un des rares à être resté dans sa cellule alors que la majorité des détenus s’étaient échappés. La situation à la prison nationale reste critique, avec la présence de policiers presque inexistante et plusieurs détenus tentant de s’évader.
Le gouvernement haïtien n’a pas encore réagi à la situation, alors que l’insécurité persiste dans le pays le plus pauvre des Amériques. La localisation exacte du Premier ministre Ariel Henri demeure inconnue, bien qu’il soit attendu de retour d’une visite au Kenya où des accords de sécurité ont été conclus pour lutter contre la violence des gangs.
Les troubles ont forcé des milliers de personnes à quitter leur domicile, avec des sites de déplacés internes vidés en raison des violences croissantes. Le Premier ministre Ariel Henri, arrivé au pouvoir après l’assassinat du président Moïse en 2021, s’était engagé à se retirer début février, conditionnant son départ à la restauration de la sécurité pour des élections libres et équitables.