Ce 6 mai 2024, le Président de la République togolaise, a procédé à la promulgation de la Loi numéro 2024-005 portant révision de la Constitution togolaise, une transition majeure dans la vie institutionnelle du pays. Cette décision fait suite à l’adoption unanime du texte par les députés de l’Assemblée nationale togolaise, avec 87 voix favorables sur 87 présents lors du vote du 19 avril dernier.
Initialement approuvée par une majorité écrasante de 89 voix sur 91 lors de sa première lecture, le texte a été soumis à une seconde délibération suite aux critiques et préoccupations exprimées par diverses parties prenantes. Cette deuxième lecture a abouti à un vote unanime avec 87 voix favorables, reflétant ainsi une adhésion sans réserve de la représentation nationale à la nouvelle Constitution.
Le changement le plus notable introduit par cette révision constitutionnelle est le passage du régime semi-présidentiel à un régime parlementaire. Désormais, le président de la République sera élu par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès, pour un mandat unique de quatre ans. Cette évolution abolit l’élection présidentielle au suffrage universel direct, redéfinissant ainsi les mécanismes de gouvernance du pays.
En vertu de cette nouvelle Constitution, le prochain président du Togo n’aura plus qu’un pouvoir honorifique, tandis que le chef effectif du gouvernement sera le Président du conseil des ministres, précédemment désigné sous l’appellation de Premier ministre. Ce dernier sera issu du parti politique disposant de la majorité des députés à l’Assemblée nationale, le parti UNIR actuellement puisse qu’ayant remporté 108 des 113 suite aux élections législatives du 29 Avril dernier. Le Président du Conseil ne sera pas limité dans la durée de son mandat.
Malgré la relecture du texte de loi, l’opposition togolaise et la société civile, y compris la conférence épiscopale du Togo, ont exprimé leur désaccord avec la nouvelle loi constitutionnelle, qualifiant l’acte des députés de « coup d’État constitutionnel ». Ils soutiennent que le mandat des députés étant arrivé à expiration, ces derniers n’avaient pas le droit de proposer une telle révision.
Rappelons, que la nouvelle constitution façonnera sans aucun doute l’avenir politique du Togo. Les jours avenirs promettent d’être longs mais aussi riches en nouveautés pour les Togolais.