Le Mexique s’apprête à vivre un moment historique avec l’investiture de Claudia Sheinbaum en tant que première femme présidente du pays. Âgée de 62 ans, cette ancienne scientifique et maire de Mexico succède à Andres Manuel Lopez Obrador pour un mandat de six ans. Le défi qui l’attend est immense, notamment face à une économie sous pression et une sécurité publique gravement menacée par le crime organisé.
Sheinbaum prend les rênes dans un contexte économique délicat. Le Mexique, deuxième plus grande économie d’Amérique latine, est confronté à un déficit budgétaire qui devrait atteindre 5,9 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici la fin de l’année. Les experts s’attendent à ce qu’elle adopte des mesures pour réduire ce déficit à 3,5 % tout en maintenant une stabilité économique. Cependant, elle a annoncé qu’elle n’envisageait pas de réforme fiscale majeure, mais chercherait à améliorer la collecte des taxes aux douanes, entre autres.
En parallèle, Sheinbaum devra faire face à la pression des marchés internationaux, notamment après la mise en œuvre d’une réforme judiciaire qui a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs. Elle aura également à relever le défi de gérer la dette colossale de Pemex, l’entreprise pétrolière publique, tout en rassurant sur la continuité des investissements étrangers.
Sur le plan social, Claudia Sheinbaum se distingue par sa volonté de maintenir les acquis sociaux de son prédécesseur, tels que l’augmentation du salaire minimum et l’extension des programmes sociaux. Cette approche a contribué à sa victoire aux dernières élections et lui a valu une large popularité auprès de la population mexicaine.
Les observateurs s’attendent également à ce qu’elle fasse preuve de pragmatisme en matière de sécurité, un sujet brûlant au Mexique, avec une violence liée aux cartels qui continue de faire des ravages. Sheinbaum devra équilibrer son mandat entre réformes économiques et sécuritaires, tout en maintenant la confiance des citoyens et des investisseurs.
Le Mexique, avec cette transition historique, entre dans une nouvelle ère sous la direction de Claudia Sheinbaum, qui devra prouver que sa promesse de « continuité dans le changement » est à la hauteur des attentes.