Le vice-président du Kenya, Rigathi Gachagua, est au centre d’une motion de destitution déposée au Parlement par des alliés du président William Ruto, l’accusant de fomenter des divisions ethniques et de saper l’autorité du gouvernement. Cette initiative, soutenue par 83 % des législateurs, pourrait entraîner un bouleversement politique majeur si elle aboutit.
Depuis quelques jours, des tensions apparentes entre Ruto et son vice-président ont émergé, alimentant les spéculations sur une possible rupture entre les deux hommes. Gachagua, autrefois un allié clé de Ruto lors de l’élection de 2022, semble désormais isolé, notamment après que le président a intégré des membres de l’opposition dans son gouvernement.
La motion, présentée par Mwengi Mutuse, accuse Gachagua de semer la discorde en public et de favoriser l’ethnicité dans ses discours, une attitude qui aurait suscité l’indignation au sein de la coalition présidentielle. L’une des critiques majeures concerne ses propos selon lesquels les partisans du gouvernement devraient avoir priorité pour les emplois publics et les projets de développement, une déclaration perçue comme alimentant le tribalisme, un problème récurrent en Afrique, selon les critiques.
Gachagua sera appelé à se défendre devant le Parlement le 8 octobre prochain. Si la motion passe les deux tiers de l’Assemblée nationale, elle sera transmise au Sénat pour enquête. En cas d’un vote favorable à sa destitution par le Sénat, le vice-président perdra ses fonctions.
Certains observateurs, tels que le professeur Macharia Munene, estiment toutefois que cette motion pourrait être une distraction orchestrée pour détourner l’attention des difficultés actuelles du gouvernement, notamment les manifestations contre les hausses d’impôts et les échecs économiques récents.