La situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) connaît une escalade inquiétante alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs puissances occidentales, poursuivent leur progression. Après avoir pris le contrôle de Goma, capitale du Nord-Kivu, lundi dernier, ils ont poursuivi leur avancée vers le sud, menaçant désormais l’aéroport de Bukavu.
Face à cette menace grandissante, le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé mercredi soir une riposte militaire, tout en mettant en garde contre une escalade aux “conséquences imprévisibles” en raison de la présence de “milliers de soldats rwandais” sur le sol congolais. Cette déclaration intervient alors que la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) a tenu un sommet d’urgence, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations avec le M23. Tshisekedi a cependant boycotté cette rencontre à laquelle son homologue rwandais, Paul Kagame, a pris part.
Goma, plaque tournante des déplacés et des opérations humanitaires, est désormais sous contrôle rebelle, les combattants du M23 patrouillant jusque sur la frontière rwandaise. Malgré une vague de pressions diplomatiques, incluant des déclarations “profondément troublées” des États-Unis et la suspension des négociations d’aide au Rwanda par l’Allemagne, la situation ne montre aucun signe d’apaisement.
Par ailleurs, des mercenaires roumains engagés par Kinshasa ont été aperçus quittant Goma pour le Rwanda, amorçant leur retour. Kigali estime leur nombre à plus de 280. Pendant ce temps, le ministre rwandais des Affaires étrangères a appelé à un cessez-le-feu et exhorté Kinshasa à entamer un dialogue avec les rebelles.
Alors que la communauté internationale tente d’apaiser les tensions, un sommet conjoint entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe est en préparation. Tshisekedi, de son côté, a entamé une visite en Angola, pays médiateur dans la crise, laissant entrevoir d’éventuelles négociations pour tenter d’éviter une guerre totale dans l’est du Congo.