Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé la suspension du traitement de la malnutrition pour 650 000 femmes et enfants en Éthiopie, en raison d’un manque alarmant de financement. Cette décision, annoncée cette semaine, intervient alors que l’agence onusienne atteint un point critique dans ses opérations humanitaires.
Zlatan Milisic, directeur du PAM en Éthiopie, a alerté sur une situation de plus en plus insoutenable : « Nous n’avons pas eu d’autre choix que de suspendre cette semaine le traitement de 650 000 femmes et enfants souffrant de malnutrition, simplement parce que nous sommes à court de produits et de financement. » Selon lui, la réduction des dons internationaux, notamment des États-Unis, a fortement impacté les capacités d’intervention.
Au total, plus de 10 millions de personnes en Éthiopie souffrent d’insécurité alimentaire sévère. Parmi elles, 3 millions sont des déplacés internes fuyant conflits armés et aléas climatiques extrêmes, ainsi que des réfugiés venus du Soudan voisin. Le PAM avertit que si aucun financement supplémentaire n’est débloqué d’ici juin, quelque 3,6 millions de personnes pourraient totalement perdre l’accès à l’aide humanitaire.
Les régions du nord, notamment le Tigré et l’Afar, sont parmi les plus touchées. Là-bas, les équipes du PAM ont été contraintes d’interrompre les traitements, faute de ressources. Pourtant, ces zones restent marquées par les séquelles du conflit armé entre 2020 et 2022, et par une sécheresse historique qui continue d’exacerber la crise alimentaire.
Alors que la menace d’un nouvel épisode de sécheresse plane sur la Corne de l’Afrique, le PAM appelle d’urgence à une mobilisation internationale pour éviter un effondrement humanitaire à grande échelle.


