Vingt jeunes professionnels togolais ont entamé, ce lundi 5 mai à Kpalimé, une formation intensive de quatre semaines en épidémiologie vétérinaire de terrain. Cette session inédite s’inscrit dans le cadre du programme ISAVET de la FAO, en partenariat avec le gouvernement togolais, et vise à renforcer les capacités nationales en matière de prévention et de réponse aux urgences sanitaires.
Lancée par le ministère des Ressources halieutiques, animales et de la réglementation de la transhumance, avec le soutien du bureau togolais de la FAO et du Centre d’urgence pour les maladies animales transfrontalières (ECTAD) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, cette formation est un tournant majeur dans la préparation sanitaire du pays. Elle s’insère dans le projet PREPRUS-Togo, qui ambitionne de bâtir un réseau d’intervention rapide, opérationnel et multidisciplinaire.
Les participants, venus de divers horizons professionnels liés à la santé animale et environnementale, suivront un cursus alternant cours théoriques et exercices de terrain. Entre le 5 mai et le 20 juin, ils aborderont des thématiques cruciales telles que la surveillance épidémiologique, les enquêtes de terrain, la gestion des foyers de maladies et la communication de crise.
La coordination de la formation est assurée par des experts reconnus, dont le vétérinaire épidémiologiste Dr Logonda Pangabou et le professeur Kane Yaghouba de la FAO ECTAD. Ces derniers veilleront à ce que les apprenants maîtrisent les outils innovants permettant une détection rapide et une riposte coordonnée face aux menaces sanitaires.
Selon Dr Lamboni Matéyendou, secrétaire général du ministère, cette initiative répond à une nécessité stratégique : intégrer la santé animale, humaine et environnementale dans une seule approche cohérente. Il a souligné que le développement de la filière animale, au-delà de la santé publique, est un levier économique pour les éleveurs et un facteur essentiel de sécurité alimentaire.
Pour sa part, le représentant de la FAO-Togo, Djiwa Oyétoundé, a rappelé que 70 % des maladies infectieuses humaines détectées depuis 1940 sont des zoonoses. Des événements comme la pandémie de Covid-19 ou les épidémies d’Ebola soulignent l’urgence d’investir dans la détection précoce et la formation des agents de terrain, souvent en première ligne face aux crises sanitaires.