Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a réagi avec indifférence à la décision de Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, de déplacer les réunions des ministres de l’UE initialement prévues à Budapest vers Bruxelles. Cette relocalisation, annoncée mardi, est un signe de désapprobation envers l’utilisation de la présidence tournante de l’UE par la Hongrie.
« Au début, c’était pareil pour moi, et c’est pareil pour moi maintenant », a déclaré Szijjarto dans un communiqué, exprimant son manque de préoccupation face à ce changement.
Cette décision de Borrell fait suite à l’initiative du Premier ministre hongrois Viktor Orban de lancer une mission de paix autoproclamée en Ukraine. Orban s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine et le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump, sans en informer ni coordonner avec les autres dirigeants de l’UE ou avec l’Ukraine. Cette initiative est survenue quelques jours seulement après que la Hongrie ait pris la présidence tournante de l’UE le 1er juillet.
Borrell a souligné la nécessité d’envoyer un signal, même symbolique, en déplaçant les réunions prévues à Budapest les 28 et 29 août, ainsi qu’une réunion des ministres de la Défense qui devait suivre. « Nous devons envoyer un signal, même s’il s’agit d’un signal symbolique », a déclaré Borrell aux journalistes lundi à Bruxelles, après la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE avant la pause estivale.
La décision de relocalisation a été prise en raison de l’absence de consensus parmi les membres de l’UE sur la question de la tenue des réunions à Budapest. Borrell a indiqué que la majorité des pays souhaitaient envoyer un message clair à la Hongrie concernant l’ouverture d’Orban à la Russie. Cette ouverture intervient alors que la Russie est sous le coup de sanctions de l’UE pour son invasion de l’Ukraine il y a deux ans et demi.
Cette situation met en évidence les tensions persistantes entre la Hongrie et d’autres membres de l’UE, exacerbées par les actions de la Hongrie qui vont souvent à l’encontre des politiques communes du bloc. Orban, un nationaliste, a fréquemment été en désaccord avec les positions de l’UE, notamment en matière de politique étrangère.
La relocalisation des réunions de l’UE à Bruxelles est un rappel des défis auxquels l’UE est confrontée en maintenant l’unité et en gérant les divergences internes, surtout lorsqu’il s’agit de relations avec des pays tiers comme la Russie.