Le pape François a exprimé son souhait que l’Ukraine et la Russie mettent fin à la guerre qui les oppose depuis deux ans, à la suite de l’annexion de la Crimée par Moscou et du soutien de cette dernière aux séparatistes de l’est de l’Ukraine. Il a estimé que l’Ukraine devait avoir le “courage du drapeau blanc” et négocier avec l’aide de la communauté internationale.
Le pape s’est exprimé lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision suisse RSI, enregistrée le mois dernier et qui doit être diffusée le 20 mars. Il a répondu à une question sur le dilemme entre abandonner face à la force russe ou résister au risque de légitimer l’agression. “C’est une interprétation, c’est vrai”, a-t-il dit, selon une transcription et une vidéo partielles obtenues par Reuters. “Mais je pense que le plus fort est celui qui regarde la situation, pense aux gens, a le courage du drapeau blanc et négocie”, a-t-il ajouté.
Les propos du pape interviennent alors que le président turc Tayyip Erdogan a proposé vendredi d’organiser un sommet entre l’Ukraine et la Russie pour tenter de résoudre le conflit, qui a fait plus de 13 000 morts depuis 2014. Erdogan a fait cette offre après avoir reçu à Istanbul son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskiy, qui a affirmé qu’il voulait la paix, mais qu’il ne renoncerait pas à la souveraineté de son pays.
Zelenskiy a élaboré son propre plan de paix, qui prévoit le retrait des troupes russes et des combattants pro-russes de tout le territoire ukrainien et le rétablissement du contrôle de Kiev sur ses frontières. Le Kremlin a rejeté ce plan, qu’il juge irréaliste et inacceptable. Un porte-parole de Zelenskiy n’a pas réagi dans l’immédiat aux déclarations du pape.
Le pape François a déjà exprimé sa préoccupation pour la situation en Ukraine et a appelé à la prière pour la paix. Il a également envoyé une aide humanitaire aux populations affectées par la guerre. Il n’a toutefois pas reconnu l’indépendance de l’Église orthodoxe d’Ukraine, qui s’est séparée de l’Église orthodoxe russe en 2018, afin de ne pas froisser Moscou.
