Dans le canton de Pagouda, commune de Binah 1, le peuple Kabyè a célébré, le samedi 2 novembre, sa fête traditionnelle Hiling-Kamou, également connue sous le nom de « fête des chicottes ». Cet événement ancestral, qui coïncide avec le début de l’harmattan, marque un temps fort de rites initiatiques dédiés au courage et à l’endurance.
Au cœur de la célébration, des épreuves de force et de bravoure opposent les jeunes initiés des clans sondè et kpeloudè. Ces rites permettent de renforcer leur capacité à défendre leur communauté en cas de conflit. Les initiés, répartis en groupes d’âge – les Evalas pour les jeunes, les Adamdounas pour les aînés et les Awazas pour les enfants – se livrent à des affrontements au cours desquels ils s’échangent des coups de chicottes, munis de sifflets et de boucliers de défense. Chaque groupe suit un rituel bien défini, les Evalas et Adamdounas ayant droit à quatre coups, tandis que les Awazas échangent deux coups.
Les accoutrements traditionnels ajoutent à la solennité et à la symbolique de cette célébration. Les aînés arborent des « Wayi Wayina », des vêtements de protection composés de plaques de métal et de plumes, tandis que les jeunes Evalas portent des pagnes traditionnels accompagnés de tuniques protectrices. Les Awazas, eux, se distinguent par une poudre blanche au cou et leur bouclier de défense. Malgré ces protections, des blessures sont fréquentes, signe de la bravoure des jeunes initiés, qui gagnent ainsi leur place parmi les adultes.
La fête a rassemblé les notables locaux, dont le préfet de Binah, Ataba Abalounorou, et le maire de Binah 1, Bamazé Henry Tchaou, ainsi qu’une foule nombreuse venue célébrer cet événement unique. Après les épreuves, les réjouissances ont continué dans les quartiers, animées par des chants et des danses.


