Le président ougandais Yoweri Museveni a rejeté la décision de la Cour suprême interdisant la poursuite des civils devant des tribunaux militaires, affirmant que son gouvernement continuerait à appliquer cette pratique pour garantir la stabilité du pays.
Vendredi, la plus haute juridiction du pays a statué que les procès de civils devant des juridictions militaires étaient inconstitutionnels et a ordonné le transfert de toutes les affaires en cours vers les tribunaux civils. Cette décision a été saluée par l’opposition, notamment par l’avocat de Kizza Besigye, détenu depuis novembre et jugé par la cour martiale générale pour des infractions liées aux armes et à la sécurité.
Cependant, Museveni a qualifié cette interdiction d’« erreur », arguant que les tribunaux militaires ont joué un rôle essentiel dans la pacification de Karamoja, une région marquée par des violences armées. « Le pays n’est pas gouverné par les juges », a-t-il déclaré, réaffirmant sa volonté de ne pas renoncer à cet « instrument utile pour la stabilité ».
Depuis plusieurs années, des militants des droits de l’homme et des opposants politiques dénoncent l’utilisation des tribunaux militaires comme un moyen de répression politique. Bobi Wine, ancien chanteur devenu principal opposant à Museveni, a lui-même été poursuivi devant une juridiction militaire.
Alors que l’élection présidentielle de 2026 approche, Museveni, au pouvoir depuis 1986, ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat, bien que son intention de briguer un nouveau mandat ne fasse aucun doute.