Le sous-sol togolais recèle un potentiel minier considérable, mais son exploitation reste encore en deçà des attentes. Malgré une contribution modeste au PIB, les industries extractives génèrent des recettes significatives pour l’État, notamment à travers les exportations de phosphate, de clinker et de calcaire. Toutefois, la transformation locale des matières premières demeure limitée, freinant la pleine valorisation de ces ressources.
Le phosphate représente la principale richesse minière du pays, avec plus de 1,7 million de tonnes exportées en 2022. Ce minerai stratégique est au cœur d’un projet de transformation locale visant la production d’engrais en partenariat avec l’Office Chérifien des Phosphates. Le clinker et le calcaire, exploités par des sociétés implantées au Togo, occupent également une place importante dans les exportations. Cependant, d’autres minerais comme le manganèse de Nayega, le fer, l’or et la chromite restent largement sous-exploités, laissant entrevoir des opportunités économiques encore peu exploitées.
Au-delà de l’extraction, le secteur minier togolais se heurte à des défis structurels, notamment en matière de traçabilité et de gouvernance. Si des réformes ont été engagées pour encadrer la gestion des ressources, des écarts persistants dans les déclarations de recettes fiscales soulignent la nécessité d’un suivi plus rigoureux. L’exploitation artisanale de l’or, bien qu’importante en termes d’emplois, souffre d’un manque de structuration, avec une partie des transactions échappant aux circuits officiels.
Face à ces enjeux, le gouvernement togolais mise sur des réformes pour mieux encadrer le secteur et favoriser une exploitation plus efficiente. La mise en place d’un cadastre minier numérique, ainsi que des mécanismes de transparence renforcés, vise à garantir une meilleure répartition des revenus et une gestion durable des ressources naturelles. La modernisation du cadre réglementaire et l’incitation à la transformation locale sont autant de leviers qui pourraient permettre au Togo de faire de son secteur minier un pilier central du développement économique.