Dimanche dernier, le président par intérim du Tchad, Mahamat Idriss Déby, a inauguré sa campagne présidentielle en vue des élections du mois prochain, qui sont censées mettre fin à trois années de régime militaire. Dans un contexte de promesses visant à renforcer la sécurité et à relancer l’économie, Déby a pris la parole devant une foule nombreuse rassemblée à N’Djamena, la capitale du Tchad.
Dans son discours, le président a souligné l’importance de ce moment dans le processus de retour à la Constitution, affirmant sa volonté de respecter ses engagements en tant que soldat. Il a promis de renforcer la sécurité intérieure pour assurer la paix et la stabilité dans le pays, un enjeu majeur dans une nation confrontée à des défis sécuritaires complexes.
Mahamat Idriss Déby est arrivé au pouvoir en 2021 à la suite du décès de son père, Idriss Déby, tué au front contre les rebelles dans le nord du pays. Bien qu’il ait initialement promis un retour à un régime civil dans un délai de 18 mois, son gouvernement a reporté les élections à 2024, lui permettant ainsi de se présenter à la présidence.
Ce report a suscité des protestations, durement réprimées par les forces de sécurité, entraînant la mort d’environ cinquante civils. Malgré ces défis, Déby a confirmé sa candidature en mars, dans un contexte marqué par des inquiétudes concernant les conditions du scrutin suite à la mort de l’opposant politique Yaya Dillo lors d’un affrontement avec les forces de sécurité.
Parmi les dix candidats en lice pour la présidence, on retrouve également le nouveau Premier ministre tchadien, Succes Masra, opposant farouche à la junte militaire. Cette élection présidentielle marque une première dans l’histoire du pays, avec un affrontement direct entre le président et le Premier ministre.
Le premier tour de scrutin est prévu pour le 6 mai, suivi d’un second tour le 22 juin. Les résultats provisoires devraient être annoncés le 7 juillet. Pendant son discours d’investiture, Déby a évoqué ses projets visant à moderniser l’agriculture, à stimuler l’industrie, à développer les infrastructures routières et à garantir un approvisionnement électrique fiable.
Le Tchad, où plus de 40 % de la population vit sous le seuil national de pauvreté, fait face à des défis socio-économiques majeurs, notamment l’insécurité alimentaire aggravée par l’afflux de réfugiés en provenance du Soudan voisin.