Le paysage médiatique au Togo est vaste et diversifié, avec environ 234 titres de presse, 94 radios et une dizaine de chaînes de télévision. Cependant, malgré cette profusion de médias, la situation de la liberté de la presse reste précaire, étroitement liée au contexte politique du pays.
Parmi les journaux les plus lus figurent le quotidien privé Liberté ainsi que les bi-hebdomadaires L’Alternative et L’Union pour la Patrie. La Télévision Togolaise (TVT) demeure la chaîne de télévision la plus suivie, étant la seule chaîne de télévision d’État dans le pays. Cependant, même avec cette diversité de médias, il est rare de trouver des organes d’information véritablement indépendants des forces politiques, selon l’ONG RSF
La liberté de la presse au Togo est étroitement liée au contexte politique. En période électorale notamment, les journalistes font face à des pressions, tant du gouvernement que des membres de l’opposition. L’autocensure reste monnaie courante, et les journalistes sont souvent contraints de modérer leurs propos par crainte de représailles. Les médias critiques sont particulièrement visés, avec des exemples tels que la suspension temporaire du quotidien Liberté en 2023 et les pressions exercées sur le journal d’investigation indépendant, L’Alternative.
Bien que la liberté de la presse soit reconnue par la loi au Togo, le cadre légal est souvent contourné, en particulier lorsque les articles touchent aux hauts responsables politiques. De plus, les médias sont confrontés à d’importantes difficultés financières, ce qui favorise la corruption et entrave leur capacité à fonctionner de manière indépendante. Si la création de médias en ligne ou de journaux est relativement aisée, le lancement de radios ou de chaînes de télévision représente un défi financier majeur.
Les journalistes togolais évitent souvent de traiter certains sujets tabous tels que la corruption et les affaires d’État par crainte de représailles. La sécurité des journalistes reste également une préoccupation majeure, en particulier pour ceux qui enquêtent sur des sujets sensibles. Des journalistes ont été la cible de graves représailles, comme en témoigne le mandat d’arrêt international émis en 2023 contre deux journalistes accusés d’“outrage à l’autorité”. De plus, la surveillance étroite et le cyberespionnage, notamment via des logiciels comme Pegasus, constituent des menaces réelles pour les professionnels des médias.
Si le paysage médiatique togolais se révèle complexe et hostile, il reste essentiel de défendre la liberté de la presse et de soutenir les journalistes dans leur quête d’information indépendante. Malgré les défis persistants, certains médias continuent de jouer un rôle crucial dans la société togolaise en fournissant une information libre et équilibrée. Toutefois, pour que cette liberté perdure, il est impératif que les autorités respectent le rôle essentiel des médias dans une société démocratique et garantissent la sécurité et l’indépendance des journalistes.