Mamady Doumbouya n’aura pas résisté à la tentation du pouvoir. Trois ans après avoir renversé Alpha Condé au nom du changement et de la rupture, l’homme fort de Conakry annonce ce lundi sa candidature à la présidentielle du 28 décembre. Une volte-face qui redessine la scène politique guinéenne et ravive les débats sur les promesses non tenues des transitions militaires en Afrique de l’Ouest.
Lorsque le colonel avait pris les rênes du pays en 2021, il avait solennellement juré de ne pas briguer la magistrature suprême. Mais le récent référendum constitutionnel de septembre a tout changé. La nouvelle charte, taillée sur mesure selon plusieurs observateurs, fixe désormais l’âge des candidats entre 40 et 80 ans et impose la résidence en Guinée. Un cadre qui écarte deux figures : Alpha Condé, 87 ans, en exil, et Cellou Dalein Diallo, 73 ans, également hors du pays.
Doumbouya se retrouve alors face à un champ politique considérablement dégagé. Les candidatures de Lansana Kouyaté et d’Hadja Makalé Camara n’enlèvent rien à la réalité.
Mais la question demeure : la Guinée s’engage-t-elle sur la voie d’une démocratie apaisée ou vers un recyclage du pouvoir sous d’autres habits ?
Dans un pays riche en bauxite et au potentiel minier colossal, notamment à Simandou, les choix politiques des prochains mois pèseront lourd sur son avenir économique et sur la stabilité d’une région déjà fragilisée.
Alfrednadjere/TogoRegard


